Les CPS : Le point de vue de la formation en 3 points clés

2 formateurs, 3 questions sur les CPS.

3 Questions

  • Cédric DAHAN : Conseiller Académique Innovation Formation (CAIF), coopération

Si vous ne deviez dire qu'une chose (qu'un mot) sur les CPS, ce serait laquelle et pourquoi ?

J'ai envie de parler d’empathie mais ça dépasse largement le cadre des CPS parce que c’est très large : c’est à l’interface entre trois types de compétences, les compétences cognitives, les compétences émotionnelles et les compétences sociales. Alors choisir un seul mot pour résumer les CPS, c'est très difficile. 

Selon vous, qu'est-ce qui est fondamentale dans un travail sur le développement des CPS ?

C'est déjà un travail sur soi. En effet, pour bien comprendre ce qu’est un travail sur le développement des CPS, il est important d’expérimenter ce que cela nous fait, avant de le travailler avec les élèves. C’est d’avoir cerné les CPS que l’on pourrait travailler nous-même qui nous permettra de nous projeter dans un travail avec les élèves autour de ces thématiques...

En termes de formation, face à l'étendue du sujet, comment un porteur de projet pourrait choisir de façon pertinente le module dans lequel s'inscrire ?

A mon avis, il y a plusieurs axes possibles : encore une fois il y a le développement des CPS pour soi en tant que personnel de l’education nationale. Il y a également un  enjeu de développement des CPS pour les élèves. Ensuite, je pense important de resserrer sur les besoins mentionnés lors de la demande de formation.

Concrètement, cela peut passer par ce que l’on appelle des programmes probants, organisés sous forme d’ateliers par exemple, et dans lesquels nous allons travailler avec les élèves sur des dimensions spécifiques relatives aux CPS. Mais on peut également développer les CPS dans la classe. Par exemple, les pédagogies coopératives - pour lesquelles je suis pilote de formation - sont un moyen d’intégrer les CPS  à l'intérieur des cours pour impliquer les élèves et leur permettre de mieux apprendre.

Il y a une focale à déterminer : va t-on travailler sur des ateliers à l’extérieur de la classe, sur des heures de vie de classe ou des temps banalisés? Va t-on travailler spécifiquement sur les CPS grâce à des programmes probants, des jeux de rôles, des jeux avec des cartes ? Ou bien va t-on travailler plutôt à l’intérieur de la classe ? Dans ce cadre, il est alors possible de mettre des choses en place pour valoriser l’estime de soi, la coopération entre élèves ou l’esprit critique par exemple. L'analyse  préalable des besoins de l'établissement sera très importante pour déterminer la forme que peut prendre la formation.

  • Morgane MERLAUD : Professeur d'histoire-géographie au lycée Saint-Exupéry de Parentis-en-Born (40), formatrice académique à l'EAFC, (DU en neuroéducation), porteuse du projet "Zap pas ton cerveau"

Si vous ne deviez dire qu'une chose (qu'un mot) sur les CPS, ce serait laquelle et pourquoi ?

« Ritualiser » à l’école des compétences psychosociales afin de sécuriser, mobiliser tous les élèves dans leurs apprentissages.

L'enseignant du XXIe siècle est à l'interface des savoirs scientifiques, par sa discipline mais pas seulement, par les apports en psychologie sociale, en sociologie, on neuroéducation... Les compétences psychosociales ne sont pas une nouveauté dans le monde de l'éducation, elles irriguent les relations école, élèves, vie familiale, l'enseignement et l'apprentissage. Apprendre à communiquer, exprimer, élaborer sa pensée sont autant de points d'accroche en classe afin que chaque élève puisse expérimenter, s'épanouir, réussir dans le quotidien de la classe et apprendre à devenir citoyen.

Selon vous, qu'est-ce qui est fondamentale dans un travail sur le développement des CPS ?

L'école endosse la mission de transmettre des compétences pour la vie. Comment construire les compétences sociales sans apprendre à se connaître ? La maîtrise de soi rejaillit sur les apprentissages, l'autonomie, enrichit la relation aux autres. Le développement de la personne passe par les compétences émotionnelles qui se déclinent en compétences de gestion des relations, d'empathie, d'auto-évaluation et d'autorégulation. Cette dernière est souvent subie par nos élèves lorsqu'ils doivent prendre la parole en classe ou lors d'épreuves certificatives alors que l'explication et l'expérimentation d'outils comme la cohérence cardiaque permet d'apprendre à gérer le stress avant la prise de parole et renforce l'estime de soi. 

En termes de formation, face à l'étendue du sujet, comment un porteur de projet pourrait choisir de façon pertinente le module dans lequel s'inscrire ?

Un module ne répondra pas à toutes les préoccupations des collègues. Les modules de foramtion offrent cette altérité qui permet de croiser les regards par une approche pluridisciplinaire (CPS, neuroéducation, place de l'oral, du numérique dans les apprentissages...). Face à la diversité des classes, (ré)interroger nos gestes professionnels participe à la motivation de nos élèves eux-mêmes. 

Mise à jour : janvier 2023