Un projet pour l'école de la République

L'égalité des filles et des garçons constitue une obligation légale et une mission fondamentale pour l'éducation nationale. Si les écoles et les établissements sont devenus mixtes dans les années 70, trop de disparités subsistent dans les parcours scolaires des filles et des garçons. L'éducation à l'égalité est nécessaire à l'évolution des mentalités. L’année 2014-2015 est une année de mobilisation pour l’égalité à l’école.

Une situation contrastée

Les filles réussissent mieux que les garçons

Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Elles redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé.

...mais n'ont pas les mêmes parcours scolaires

À la fin du collège, quels que soient leur milieu social d’origine ou leur réussite scolaire, les filles s’orientent plus vers l’enseignement général et technologique que vers l’enseignement professionnel (et très rarement dans les sections industrielles). 

Dans l’enseignement général et technologique, elles délaissent plus facilement les filières scientifiques et techniques. Elles choisissent aussi des options différentes des garçons.

Après le baccalauréat, dans les classes préparatoires aux grandes écoles, 74 % des élèves des filières littéraires sont des filles, pour 30 % des élèves scientifiques. Seulement 28 % des diplômes d’ingénieurs sont délivrés à des femmes.

Les différences d’orientation entre filles et garçons ont des conséquences sur leur insertion dans l’emploi.
 

Filles et garçons intériorisent les stéréotypes

Filles et garçons continuent à se conformer à ce qui est reconnu comme leur domaine respectif de compétence dans les schémas socioprofessionnels. La persistance des choix sexués est autant le fait des garçons que des filles : ils anticipent des rôles adultes en fonction de représentations stéréotypées.


Par exemple : 

  • quand ils se jugent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en filière scientifique
  • quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en filière scientifique

Un objectif ambitieux : rééquilibrer les filières

En Europe, le processus de Lisbonne s’est fixé un objectif : l’excellence scientifique et technologique. Augmenter la part des femmes dans ces métiers est un des moyens d’y parvenir.
 

L'outil : une convention interministérielle

Depuis 2000, deux conventions interministérielles pour l'égalité entre les filles et les garçons et les femmes et les hommes dans le système éducatif, ont mis en œuvre une politique d'égalité commune à plusieurs ministères.

La nouvelle convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2013-2018) traduit la conviction selon laquelle la réussite de tous les élèves est liée à la manière dont l’École porte le message de l’égalité, l’incarne et  en assure l’effectivité. 


Destinée à ancrer l’égalité entre les filles et les garçons dans les pratiques des acteurs de l’école, cette convention ouvre trois chantiers prioritaires :

  • la transmission des valeurs d’égalité entre les filles et les garçons

  • le renforcement de l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes

  • l’engagement pour une mixité plus forte des filières de formation et à tous les niveaux d’étude

L’année 2013-2014 verra ces trois chantiers se concrétiser, dans les académies, sous la forme d’activités pédagogiques et éducatives spécifiques. Les objectifs de la convention s’incarneront dans les projets d’école ou d’établissement, en articulation étroite avec les comités d’éducation  à la santé et à la citoyenneté et les instances de la vie lycéenne pour l’enseignement secondaire.

Le réseau des chargés de mission académiques "égalité filles-garçons" assure la coordination et le suivi des actions menées dans les écoles et les établissements scolaires. Les manifestations et actions les plus remarquables seront labellisées et valorisées à l’échelon national.

Plan d'action pour l'égalité entre les filles et les garçons à l'école

L'évaluation par l'inspection générale de l'éducation nationale du programme pionnier, les "ABCD de l'égalité", mis en place dans 10 académies en 2013-2014 a été remise au ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, le 30 juin 2014.

Elle préconise non seulement de ne pas renoncer mais d'amplifier l'action pour l'égalité entre les filles et les garçons à l'école parce que l'égalité est une valeur essentielle de la République.

Cette évaluation est globalement positive. Les formations à l'égalité dispensées aux enseignants sont un point fort et un levier de progrès : elles ont donné satisfaction et permettent aux enseignants de prendre conscience de leurs gestes professionnels et de modifier leurs pratiques professionnelles pour donner les mêmes droits, les mêmes chances, aux filles et aux garçons, de réussir à l'école. L'évaluation a aussi fait apparaître un besoin d'améliorations concrètes concernant les ressources mises à disposition, l'accompagnement des enseignants et l'explication des dispositifs mis en œuvre.

Sur la base de cette évaluation, le Gouvernement a défini un plan d'action pour l'égalité entre les filles et les garçons à l'école dont la mise en œuvre débutera dès la rentrée 2014-2015 et qui repose sur les éléments suivants :

  • La formation à l'égalité filles-garçons pour les enseignants et cadres de l'éducation nationale sera généralisée
  • Des outils pédagogiques adaptés et généralisés seront diffusés pour aider les enseignants à transmettre la valeur d'égalité filles-garçons aux élèves
  • Des séquences pédagogiques enrichies seront préparées par les enseignants à partir d'outils rénovés et simplifiés
  • L'égalité entre les filles et les garçons sera inscrite dans les projets d'école et d'établissement

 

L'éducation à l'égalité à l'école

C'est à l'école, et dès le plus jeune âge, que s'apprend l'égalité entre les sexes. L'apprentissage de l'égalité entre les garçons et les filles est une condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s'estompent et d'autres modèles de comportement se construisent. Basée sur le respect de l'autre sexe, cette éducation à l'égalité implique aussi la prévention des comportements et violences sexistes.

Dans le cadre des Comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC), les établissements développent des actions de sensibilisation et de formation pour apprendre le respect de l'autre. Le socle commun de connaissances et de compétences identifie précisément le respect de l'autre sexe et le refus des stéréotypes parmi les compétences sociales et civiques que tout élève doit acquérir. Les établissements sont incités à inscrire cette préoccupation dans leur règlement intérieur.

Socle commun des connaissances et des compétences 

Le cadre législatif

"Les écoles, les collèges, les lycées (...) contribuent à favoriser la mixité et l'égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d'orientation. Ils assurent une formation à la connaissance et au respect des droits de la personne ainsi qu'à la compréhension des situations concrètes qui y portent atteinte".

Cet article 121-1 du code de l'éducation reprend l'article 5 de la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École du 23 avril 2005.

article L121-1 du code de l'éducation

Mise à jour : janvier 2021