Lutte contre le harcèlement à l'école

Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école : elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre.

Ne minimisons pas ce que vivent les enfants : une campagne nationale pour sensibiliser à la lutte contre le harcèlement à l'École

Les adultes, au sens large, ont en effet du mal à appréhender le vécu des enfants et adolescents.

Il existe un véritable problème de perception. Il est essentiel d’améliorer l’écoute et de prendre conscience du décalage entre la perception des adultes et la violence physique et psychologique vécue au quotidien par les enfants et les adolescents.

Dès lors, un mot d’ordre : ne minimisons pas ce que vivent les enfants. La campagne nationale lancée jeudi 9 novembre, déployée en télévision, en affichage et en digital, porte ce mot d'ordre afin de mettre en lumière de véritables mots d’enfants et d’adolescents.
Des mots en apparence anodins qui cachent en réalité une détresse parfois absolue. Des mots dont la minimisation est un danger. Des mots qui seront exposés et diffusés dans le cadre de cette campagne de sensibilisation d’ampleur afin de traduire de façon immédiate cette différence de perception.
Plus d'informations sur la campagne sur le site education.gouv.fr.

Qu'est-ce que la journée nationale de lutte contre le harcèlement ?

Instaurée en 2015, la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire se déroule chaque année le premier jeudi qui suit les vacances scolaires de la Toussaint. Cette journée est l’occasion pour les communautés scolaires et leurs différents partenaires d’organiser diverses manifestations au sein des écoles, des collèges et des lycées ou plus largement à l’échelle locale : conférences, séances de sensibilisation, expositions, jeux de rôles, ateliers de coopération, présentations d’ouvrages dans les CDI. Les établissements mettent en place des actions variées. 

Cette journée de mobilisation constitue l’un des temps forts du programme de lutte contre le harcèlement à l’école, pHARe, déployé cette année dans toutes les écoles élémentaires et tous les collèges. Elle prend appui sur le clip national de sensibilisation tourné avec les élèves lauréats du jury des professionnels de la communication du prix Non au harcèlement, qui est diffusé dans un format court dans les médias, et mis à la disposition des établissements dans un format long, avec un livret pédagogique.

Rendre les élèves acteurs de la lutte contre le harcèlement

Qu'est ce que le harcèlement scolaire ?

Le harcèlement est défini comme étant une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique.
À l’école, elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves qui se fondent sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques d’une personne qui ne peut se défendre (l’apparence physique, le sexe, le handicap, un centre d’intérêt original, etc.).
Ce rapport de force et de domination, ainsi que la régularité des agressions dans le temps, participent à l’isolement de la victime.

Insidieusement, ces agressions répétées impactent sensiblement l’enfance et l’adolescence de près de 700 000 élèves environ, toutes catégories sociales confondues (source enquête victimation 2015 – DEPP).

Avec l’utilisation permanente des nouvelles technologies de communication (téléphones, réseaux sociaux numériques), le harcèlement entre élèves se poursuit en dehors de l’enceinte des établissements scolaires. On parle alors de cyber-harcèlement. Le cyber-harcèlement est défini comme "un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule". Le cyber-harcèlement se pratique via les téléphones portables, messageries instantanées, forums, chats, jeux en ligne, courriers électroniques, réseaux sociaux, site de partage de photographies, etc.

Les trois caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire :

  • La violence : c’est un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.
  • La répétitivité : il s’agit d’agressions qui se répètent régulièrement durant une longue période.
  • L’isolement de la victime : la victime est souvent isolée, plus petite, faible physiquement, et dans l’incapacité de se défendre.

Rendre les élèves acteurs de la lutte contre le harcèlement

La réussite de la lutte contre le harcèlement repose également sur l'engagement des élèves. Aujourd’hui, nous comptons 10 000 ambassadeurs, formés au repérage des situations de harcèlement, capables d’agir en lanceur d’alertes et éviter ainsi de laisser les élèves victimes isolés. Ces collégiens et ces lycéens sont  également mobilisés pour sensibiliser leurs camarades, notamment lors des journées non au harcèlement, grâce à des outils qui  sont mis à leur disposition sur le site Non au harcèlement.

Affiche de mobilisation contre le harcèlement

Quel dispositif dans l'académie de Bordeaux ?

Des numéros verts académiques et nationaux pour alerter rapidement

  • Signalement via le numéro vert national 3018

Le numéro 3018 devient le numéro d’appel unique pour alerter et signaler des situations de harcèlement à l’école et de cyberharcèlement subi par des mineurs.

Les référents harcèlement

Les 17 référents « harcèlement » de l'Académie de Bordeaux (2 référents académiques et 15 référents départementaux) supervisent le traitement des situations mentionnées par les élèves et leurs familles pour garantir l’accompagnement dans la résolution des situations de harcèlement.

Suite à un appel au numéro vert national ou académique, le référent académique et un référent départemental sont automatiquement alertés. Ils interviennent alors pour faciliter le traitement des situations et la mise en œuvre des actions de prévention et de formation au sein des écoles et des EPLE.

Les ambassadeurs "Non au harcèlement"

La réussite de la lutte contre le harcèlement repose également sur l'engagement des élèves. Les collégiens et lycéens ambassadeurs sont formés pour sensibiliser leurs camarades grâce à des outils qui leur sont mis à disposition : 831 élèves ambassadeurs lycéens et collégiens sont ainsi formés dans les établissements de l’académie de Bordeaux.

Le programme Phare

Télécharger le dossier du programme PHARE

Le programme Phare est un plan de prévention du harcèlement à destination des écoles et des établissements, fondé autour de 5 piliers

  1. Éduquer pour prévenir les phénomènes de harcèlement.
  2. Former une communauté protectrice de professionnels et de personnels pour les élèves.
  3. Intervenir efficacement sur les situations de harcèlement.
  4. Associer les parents et les partenaires et communiquer sur le programme.
  5. Mobiliser les instances de démocratie scolaire (CVC, CVL) et le comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement.

En pratique :

  • En pratique, des actions sont mises en place tout au long de l’année scolaire comme :

  • la formation d’une communauté protectrice autour des élèves : cinq personnels ressources (au minimum) par collège et par circonscription du 1er degré sont formés à leur prise en charge des situations de harcèlement via la méthode de la préoccupation partagée (MPP). Cette méthode non blâmante, se caractérise par une grande préoccupation à l’égard de l’élève cible que l’on veut partager avec les élèves intimidateurs. Ceux-ci deviennent acteurs de la résolution de la situation. Cette méthode se révèle efficace dans le traitement de la très grande majorité des situations rencontrées ;
  • la rédaction et la mise en œuvre d’un protocole de prise en charge des situations de harcèlement ; 
  • 10 heures d’apprentissages par an, du CP à la 3e, consacrées à la prévention du harcèlement et au développement de compétences psychosociales des élèves ;
  • la sensibilisation des familles et des personnels ;
  • la formation d’élèves ambassadeurs (dans les collèges).
  • Le programme pHARe est pérenne. Les écoles élémentaires et les collèges qui, après deux ans de mise en œuvre, souhaiteront encore approfondir leur travail sur le climat scolaire, pourront passer au niveau "pHARe 2" pour les trois années suivantes, un niveau de labellisation plus exigeant qui inclura la passation d’une enquête locale de climat scolaire.

    Trois temps fort viennent rythmer cette mobilisation :

  • La Journée nationale de lutte contre le harcèlement
  • Le Prix Non au harcèlement
  • Le Safer Internet Day

Mise à jour : novembre 2023