Ce rapport qui date d’octobre 2022 et compte 135 pages, est une mise à jour des connaissances et état des lieux sur les CPS, publié  par Santé publiques France. Cet ouvrage riche est organisé en huit chapitres. Les auteurs sont des chercheurs et des experts en santé publique. Nous proposons de revenir sur le contenu de ce rapport.

Le chapitre 1 pose une définition claire à partir des fondements théoriques en partant des années 1990 et les débuts de la réflexion de l’OMS en insistant sur la valeur transculturelle des soft skills tels qu'ils étaient définis à l’époque. Les auteurs proposent ainsi une définition consensuelle : 

“Les compétences psychosociales constituent un ensemble cohérent et interrelié de capacités psychologiques (cognitives, émotionnelles et sociales), impliquant des connaissances, des processus intrapsychiques et des comportements spécifiques, qui permettent d’augmenter l’autonomisation et le pouvoir d’agir (empowerment), de maintenir un état de bien-être psychique, de favoriser un fonctionnement individuel optimal et de développer des interactions constructives.”

Ils précisent avec clarté également la terminologie complexe entre compétence(s) psychosociale(s) » et « compétences utiles à la vie qui font référence aux “ life skills”, compétences transversales, habiletés. 

Ces CPS semblent faire consensus sur certains aspects : elles évoluent  tout au long de la vie, sont dépendantes d’une diversité de facteurs individuels et environnementaux et sont systémiques à l’individu. Nous pouvons également dire qu’elles sont génériques et interdisciplinaires. On notera l’évolution des classifications vers une classification actuelle en  trois compétences, cognitives, émotionnelles et sociales, définies dans le chapitre 2.

Le chapitre 2 reprend les  trois principales compétences:  les compétences cognitives, les compétences émotionnelles, les compétences sociales avec des exemples concrets et précis.

Dans le chapitre 3 on trouvera un historique détaillé avec un retour sur les 25 dernières années soulignant l’émergence de la thématique dès les années 80 jusqu’à une prise de conscience dans les années 2000 vers un ancrage théorique  et des préoccupations politiques. En parallèle, les auteurs insistent sur le développement des compétences professionnelles. La période 2010 marque l’articulation entre actions, stratégies nationales et liens avec la recherche.

Le chapitre 4  fait le point sur les politiques publiques qui forment un cadre institutionnel et préconisent une ouverture multisectorielle. On retiendra que les CPS figurent dans six plans de santé publique, dans l’éducation (premier degré, second degré et supérieur), dans la santé, la protection de l’enfance, le travail…. On retrouve aussi des plans santé au niveau des territoires. 

Dans le chapitre 5, nous trouvons un état des lieux descriptifs des programmes de développement des CPS déployés sur le territoire national qui pointe que la majorité des actions portent sur la prévention des addictions. Il décrit les outils mobilisés et les limites de mise en œuvre. Dans un second temps, ce chapitre décrit les manques dans la formation des enseignants en 2021 notamment dans les maquettes des masters des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF).  On note alors un déploiement  partiel des programmes de développement des CPS en particulier dans le contexte scolaire en France. 

Le chapitre 6 revient sur les effets probants des programmes CPS et analyse les diverses finalités et actions autour des problématiques qui se rapportent aux problèmes des addictions, de santé mentale, de violence, dans le but préventif  d’améliorer le bien-être, la santé sexuelle, le climat scolaire et la réussite scolaire. 

Le chapitre 7 revient, en s’appuyant sur des éléments scientifiques sur des programmes CPS probants, sur les facteurs de réussite sur les jeunes. Trois éléments ressortent : le développement des CPS cognitives, émotionnelles et sociales, des méthodes pédagogiques interactives et expérientielles, et un apport de connaissances (fondées sur les données probantes) en lien avec les thématiques abordées.

Dans le chapitre 8, les CPS sont abordées par l’angle de l’évaluation tout au long des phases des programmes (conception, développement et déploiement) avec des repères méthodologiques. La mise en place de protocole d’évaluation à différentes étapes du programme permet de mieux appréhender ses effets. 

En conclusion, le rapport souligne  les enjeux éducatifs, culturels et sociétaux liés aux CPS et préconise un renforcement de l’accompagnement de ces compétences psychosociales.

Références bibliographiques

Les compétences psychosociales : état des connaissances scientifiques et théoriques. Saint-Maurice : Santé publique France, 2022. 135 p. Disponible à partir de l’URL : https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2022/competences-psyc…